Des femmes sont clouées au pilori et livrées à la vindicte
publique plus pour leur attitude, leur comportement que pour les crimes
qu’elles ont commis. Pauline Dubuisson est certainement de celles-là, autrement
comment expliquer l’acharnement de ses juges à ne lui trouver aucune
circonstances atténuantes.
Son crime était un crime passionnel non prémédité,
contrairement à ce qu’elle a avoué à ses accusateurs qui cherchaient vainement
à le démontrer. Un crime perpétré par une femme victime des hommes, de son père
surtout qui s’est servi d’elle pour ramener à lui son épouse adorée.
Une jeune femme jugée et condamnée pour sa fierté, prise
pour de la froideur et de l’arrogance, et au nom de la morale. Son passé de
jeune fille facile, tondue à la libération alors qu’elle n’avait que dix-sept
ans, en faisait une dépravée amorale capable de donner la mort sans états
d’âme.
Pauline Dubuisson a tué et s’est suicidée parce qu’on peut
tuer et mourir d’être désaimé. C’est ce qu’elle nous dit avec l’immense talent
de Jean-Luc Seigle.
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