Livre après livre

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mardi 24 novembre 2015

Un hiver sur le Nil : Florence Nightingale et Gustave Flaubert, l'échappée égyptienne de Anthony Sattin



Alors qu’ils sont jeunes et inconnus, Florence Nightingale et Gustave Flaubert s’embarquent pour un voyage en Egypte. Tous deux sont déprimés, l’une à cause de ses parents qui voudraient la voir mariée et refusent ses choix, l’autre par l’échec de l’écriture de son premier roman, La Tentation de saint Antoine. Pendant cet hiver 1849 et après, les deux voyageurs auraient pu se connaitre mais d’Alexandrie à Abou-Simbel, sur place et au retour, ils ne se parleront jamais.

Gustave Flaubert a tout observé, ne se contentant pas de passer son temps dans les lieux de plaisir qu’il affectionnait tant, contrairement à ce que pensait et a écrit son ami Maxime Du Camp qui l’avait entrainé dans ce périple. Un voyage après lequel il va écrire le roman qui l'a rendu célèbre, Madame Bovary. Florence Nightingale, dans une démarche très différente, une quête quasi spirituelle, puisera dans ce séjour la force qui fera d’elle une femme libre, la grande réformatrice de la santé publique qu'elle a été dans son pays.

Anthony Sattyn, rencontré grâce à Babelio, avec Gilbert Sinoué venu le soutenir (il a aussi écrit un livre sur Florence Nightingale), raconte que son idée est née du hasard. Un jour, à la British Library, il tombe fortuitement sur les lettres d’Egypte de Florence Nightingale, et comprend à leur lecture que celle-ci a pris, pour se rendre au Caire, le même bateau que Gustave Flaubert. Il imagine donc la mise en parallèle de leur expérience orientale, une façon de montrer comment la découverte de nouveaux horizons a inspiré une œuvre et une vie hors du commun.


C'est un passionnant voyage en Egypte, en compagnie d’êtres appelés à devenir exceptionnels, auquel Anthony Sattyn nous convie.

Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle



Des femmes sont clouées au pilori et livrées à la vindicte publique plus pour leur attitude, leur comportement que pour les crimes qu’elles ont commis. Pauline Dubuisson est certainement de celles-là, autrement comment expliquer l’acharnement de ses juges à ne lui trouver aucune circonstances atténuantes.

Son crime était un crime passionnel non prémédité, contrairement à ce qu’elle a avoué à ses accusateurs qui cherchaient vainement à le démontrer. Un crime perpétré par une femme victime des hommes, de son père surtout qui s’est servi d’elle pour ramener à lui son épouse adorée.

Une jeune femme jugée et condamnée pour sa fierté, prise pour de la froideur et de l’arrogance, et au nom de la morale. Son passé de jeune fille facile, tondue à la libération alors qu’elle n’avait que dix-sept ans, en faisait une dépravée amorale capable de donner la mort sans états d’âme.


Pauline Dubuisson a tué et s’est suicidée parce qu’on peut tuer et mourir d’être désaimé. C’est ce qu’elle nous dit avec l’immense talent de Jean-Luc Seigle.